dimanche 6 janvier 2008
bas
ce soir, mon moral est au plus bas. Je me sens piégée : j'aime Maude mais je ne peux/veux pas vivre avec ce handicap. Je n'avais pas choisi cette vie là, moi ! Je me sens révoltée, en colère, presque humiliée. Comment faire ? La mettre dans une institution ? Supporter une vie qui ne me plaît pas ? Je vous choque sûrement mais c'est mon état du moment, et ma Maudinette le sens passer, je suis dure avec elle. J'avais dit au début de ce blog qu'il me servirait à évacuer, c'est le cas aujourd'hui. Heureusement que je retourne bosser demain, ça va me changer les idées.
Inscription à :
Publier les commentaires (Atom)
8 commentaires:
Christine, tu ne me choques pas ah ça non! Comment pourrai-je être choquée alors que je ne sais pas ce que tu vis. Je peux l'imaginer mais je suis certainement loin de la réalité!
Moi, je ne pourrai pas vivre loin de ma fille mais Fantine est en pleine santé, elle va bien alors comment je réagirai si ce n'était pas le cas, je n'en sais rien du tout. Il est tjs facile de dire "ah mais moi je ferai ça!" C'est si facile qd on n'a pas à prendre la décision. C'est comme les gens qui te disent "ah mais moi, si j'avais vécu durant la deuxieme guerre j'aurai été un résistant!"ben moi j'en sais rien! il nous plait à croire que ds telle ou telle situation nous aurions été héroïque mais nous n'avons pas été confronté à ces situations là. Aurions nous eu le courage de cacher une famille juive en sachant que l'on risquait ainsi la vie de notre propre famille? il est tjs facile de dire qd on n'a pas à prendre la décision.
Alors non, je ne te juge pas et tu ne me choques pas. J'aurai juste envie de te donner un peu d'énergie pour te battre, j'aurai juste envie de faire que ta vie devienne plus facile, j'aurai juste envie que d'un coup de baguette magique la maladie de Maude disparaisse mais je ne peux pas alors, la seule chose que je peux faire c'est écouter ta douleur de maman.
Ce que tu vis est difficile car quoi de plus affreux pour une maman que de voir souffrir son enfant, de craindre l'avenir, de ne pas savoir de quoi demain sera fait. Tu as le droit de craquer, tu as le droit de penser ce que tu viens d'écrire et je dirai même que tu as le droit de prendre la décision de placer Maude si à un moment donner tu ne peux plus. Oui c'est dur, oui il est plus facile de dire "mais non!!!ne fais pas ça, tu ne te rends pas compte!" alors je te le dis sincèrement, j'espère que ça va aller mieux et j'espère que tu vas trouver la force de continuer pour Maude et pour toi mais si tu dois un jour prendre une décision difficile, sache que je serai là pour t'épauler et que JAMAIS au grand JAMAIS je ne porterai le moindre jugement sur ta décision.
Je t'embrasse ma copine d'Hanoi et fais de gros bisous à ma petite copine au réveil ds l'estomac:-)
Cat
Non ça c'est sûr, on ne choisirait pas ces vies là si on pouvait, faut pas faire comme si c'était une sinécure, et t'as bien le droit de le gueuler !
Adopter un petit bout, c'est toujours des interrogations, adopter seule, c'est une aventure, mais quand l'asi s'invite en plus, tu as mille fois le droit de craquer !
Ton coup de gueule n'est pas choquant, parce que c'est le contraire qui serait étonnant...
Le mot "institution" fait peur, parce que certaines institutions, à l'ancienne, ont des raisons de faire peur. Pour avoir connu une de ces dernières (et y avoir survécu, ouais ! ;-)), je ne peux pas te conseiller d'y mettre Maudinette, mais bien sûr je suis biaisée par mon vécu et qu'il y a certains établissements tout à fait bien, loin des vieux ghettos/mouroirs évoqués par le mot "institution".
Mais en tous cas, une chose est sûre, tu ne peux pas laisser tes seules épaules porter ce poids, tu DOIS te faire aider.
Il y a aussi d'autre solutions que le centre pour te soulager, comme par exemple embaucher des auxiliaires au maximum, déléguer le plus lourd, pour pouvoir enfin savourer le meilleur avec Maude, dans une "simple" relation mère-fille (c'est une blague hein, c'est jamais simple ;-)).
Parles-en peut-être sur le groupe, je suis sûre qu'il existe une solution qui sera idéal à la fois pour toi et pour Maude.
En tous cas continue à crier tes craquages bien naturels, on est là pour ça ! :-)
Christine,
je ne peux que cosigner les mots si justes de Cat et te dire qu'évidemment je comprends ce que tu ressens ce soir. Je me souviens d'un jour, pas si lointain, ou je criais à un ami : "Moi je ne suis pas faite pour cela, pas faite pour élever un enfant handicapé". Il m'a regardée puis calmement m'a rétorqué : "Tu sais, je pense que personne n'est fait pour cela". Cette révolte c'était ma révolte ce jour-là, que tu dises la tienne ce soir me semble sain et peut-être apaisant. Et s'il y a une chose dont tu dois te persuader, c'est que nous ne sommes pas là pour te juger.
Je vous embrasse fort, fort et bien sûr tu m'appelles si tu le veux.
agnès
merci les filles, j'en ai les larmes aux yeux de vous lire. Je ne peux rien écrire de plus ce soir, juste merci d'être là.
Christine,
Moi aussi j'ai les larmes aux yeux.
Et d'ailleurs chaque fois que j'ouvre ton blog, que tu m'as fait découvrir il y a à peine quelques jours. J'ai pensé à vous deux tout le week-end.
Je n'ai rien à ajouter à ce que les autres ont si justement dit. Personne ne te juge, tu as le droit d'en avoir marre !
Mais moi aussi, si je peux me permettre un conseil, je pense que tu devrais déjà te faire aider un maximum pour tout ce qui touche aux soins de Maude, afin de pouvoir garder le côté le plus agréable de la relation.
Soit assurée de mon soutien.
Gros bisous à toutes les deux.
Christine.
De retour de quelques jorus d'absence, je reprends seulement maintenant le cours des messages et des blogs. Je viens de lire ce soir le charmant petit message relatant la 1ere betise de Maude, sa premiere course dans l'appart, totu ca tres emouvant. Je ne sais pas non plus ce que ca represente tout ce que vous vivez au quotidien, toutes les 2. Je ne sais donc pas quoi te dire pour t'aider, ni meme si on peut te dire quoique ce soit qui pourrait t'aider. Je suis simplement de tout coeur avec toi, et te souhaite de la serenite et du recul pour avoir la force de prendre toutes les decisions qui devront etre prises cette annee, et les suivantes. Tu peux nous en dire plus sur ces soucis de scolarisation ?
Encore une fois, de tout coeur avec toi, et avec Maude. bien du courage, mais aussi plein de sourires et de calins.
Des bises
Sylvie, la GB
oui je crois que la vie est fondamentalement injuste et qu'il ne faut surtout pas se le cacher. ne surtout pas s'interdire toutes les questions quand on souffre. Je crois aussi, mais peut-être que je me trompe ? que ta vie te paraitrait d'un coup bien silencieuse sans la petite. Le secret est dans l'aide maximale tous azymuth je crois. mais je ne suis personne pour parler de tout ça. cette petite est heureuse, ca saute aux yeux, et ca montre quand meme l'immensité de ton travail.
baisers
Mais je pense que ton sentiment d'injustice et d'impuissance est tout à fait normal... On est pas des êtres tous blancs ou tous noirs, on est humains tout bêtement, avec des réactions humaines... La maladie de ta fille est dure, il te faut pourtant apprendre à vivre avec mais ça ne veut pas dire que c'est facile et tout rose mais personne ne va te jeter la pierre... Tu es courageuse et cette force fait parfois défaut, c'est normal. Je suis sure que si tu parlais de ça a un spécialiste, il te dirait que c'est normal, ce "rejet"...
Tu sais, je suis en train de le lire en entier ton blog, et je me dis : purée, comment fait-elle pour tenir le coup? Parce qu'avec la fatigue psychologique, physique, les appareils, les difficultés pour la placer dans un établissement scolaire normal, je ne peux que comprendre, ou tenter en tout cas, tes coups de blues et tes indignations...
Enregistrer un commentaire